C’est un professionnel dont le rôle est essentiel après un sinistre.
En effet, son expertise vise à déterminer le montant des réparations qui seront prises en charge par l’assurance après un sinistre.
La réalisation d’une expertise n’est une obligation légale que dans certains cas.
Le Code des assurances l’impose uniquement :
– Lorsque le sinistre relève de l’assurance décennale du constructeur, qui couvre tout incident dans un délai de 10 ans après l’achèvement de la construction du bâtiment.
– Lorsque le sinistre subi par l’habitation a été causé par une « catastrophe technologique »
(affaissement de terrain dû à l’exploitation d’une carrière, incident lié au transport de matières dangereuses, explosion chimique dans une usine…) et que les dommages sont importants.
Lors d’une expertise sur le lieu d’un sinistre, le rôle de l’expert en assurance habitation est double.
Il cherche, en premier lieu, à déterminer les circonstances du sinistre.
La façon exacte dont le sinistre s’est déclenché peut en effet s’avérer essentielle pour la suite du dossier, notamment si l’expert relève une part de responsabilité de l’assuré lui-même.
Des facteurs comme l’absence d’alarme alors que cet équipement est exigé par l’assureur, ou la non conformité d‘équipement peuvent participer à la minoration de l’indemnisation finale.
Il se charge également de la vérification du risque assuré : nombre de pièces, localisation du bien, surface …
Il réalise également un inventaire des biens endommagés pour chiffrer les dégâts.
L’expert va notamment faire la distinction les éléments du bâti ainsi que les biens qui doivent être remplacés à neuf, et ceux qui peuvent être réparés. Pour les évaluer, il va également prendre en compte la vétusté préalable des objets endommagés pour les évaluer.
la vérification du risque assuré : nombre de pièces, localisation du bien, surface …
L’expert rédige un rapport d’expertise à destination de l’assureur à la fin de sa visite.
Pour proposer un montant d’indemnisation à l’assuré, ce dernier se fonde sur les conclusions de ce document.
Après un sinistre, des documents tels que l’acte notarié de vente du bien immobilier ou encore des bons de garantie des factures d’achat ou de réparation peuvent être demandés. En effet, ils permettent d’affiner l’évaluation de la valeur de vos biens mobiliers.
La plupart du temps c’est l’expert lui-même qui se chargera de prendre des clichés du sinistre
pour les joindre à son rapport.
Si vous disposez de vos propres photographies datant d’avant le sinistre, il peut s’avérer utile de lui transmettre.
Quelques clichés permettront, en effet, à l’expert de se faire une idée précise de l’état général du bien avant un incendie ou un important dégât des eaux.
C’est la raison pour laquelle il est recommandé de disposer en permanence de quelques clichés récents de vos objets les plus précieux, de votre façade ou des différentes pièces de votre habitation !
En attendant sa visite, laissez-en place votre mobilier dégradé. Ne jetez surtout rien et n’entreprenez aucun travaux d’ampleur !
L’expert a besoin de tous ces éléments pour se faire une idée précise de l’étendue du sinistre.
Dans le cas où vous avez procédé à des réparations urgentes nécessaires à la sécurisation de votre logement, gardez soigneusement les factures afin de les lui montrer, et de pouvoir vous faire rembourser ultérieurement.
Afin de recenser tous les dommages que vous avez subis, ainsi que la valeur à neuf des biens abîmés, il est possible que l’expert vous demande de réaliser un « état des pertes ».
Le délai d’envoi du rapport d’expert dépend de la nature du sinistre.Si le passage de l’expert en assurance habitation peut être rapide, l’expert judiciaire n’intervient qu’au bout d’un mois et demi.
Le délai d’obtention d’un rapport est donc nettement allongé.
De manière générale, il faut compter environ 30 jours pour que l’expert en assurance
remette son rapport à la compagnie d’assurance. Un délai additionnel est possible pour permettre à l’assureur de prendre connaissance du document et d’arbitrer sur l’indemnisation à proposer.
Si vous êtes en désaccord avec le chiffrage des dommages estimé par l’expert, une contre-expertise, voire une tierce expertise peuvent être réalisées.
Vous estimez que l’expert n’a pas été objectif ?
Vous n’êtes pas d’accord, par exemple vis-à-vis de l’indemnisation des biens mobiliers proposée par l’assureur ?
Vous pouvez désigner un autre expert pour réaliser une contre-expertise, sans que l’assureur puisse s’y opposer.
Notez que cette nouvelle expertise sera entièrement à votre charge.
De ce fait, elle doit être mûrement réfléchie.
Certaines assurances multirisques habitation incluent une garantie « honoraires d’expert », qui vous permet d’être indemnisé pour tout ou partie des frais engagés lors de la contre-expertise.
Si vous avez souscrit cette garantie, vérifiez si des plafonds s’appliquent.
Pour évaluer un sinistre dans votre habitation, le coût d’un expert est généralement situé entre 800 et 1000 euros.
A noter que ce second expert peut choisir de s’aligner sur la décision du premier, ou proposer un rapport plus ou moins favorable.
En cas de désaccord entre les deux experts, il sera généralement nécessaire de mandater une ultime intervention : la tierce-expertise.
Le coût du tiers expert est réparti équitablement entre assureur et assuré.
Cet expert va trancher entre les deux premiers rapports établis et statuer sur la décision finale.
Si le second rapport d’expertise vous est plus favorable, plusieurs dénouements sont possibles :
– L’assureur peut décider de se plier sans condition à la contre-expertise.
– Les deux experts peuvent se concerter pour proposer un nouveau montant d’indemnisation à l’assureur.
– En cas de désaccord persistant, la réalisation d’une « tierce expertise » (un troisième expert rémunéré conjointement par l’assureur et l’assuré) ou le recours au médiateur des assurances sont les deux options envisageables avant de porter l’affaire devant le tribunal.
– En dernier recours, il existe l’expert judiciaire qui va trancher et mettre fin au litige.
Il est mandaté par le juge si vous avez porté l’affaire au tribunal.
Bon à savoir : avant de faire appel à un expert judiciaire, veillez à être certain de votre bon droit.
En effet, cette prestation coûte entre 1 200 et 1 500 €, et sera entièrement à votre charge si l’expert judiciaire confirme la décision de l’expert mandaté par votre compagnie d‘assurance.