Le bail de courte durée ou bail dérogatoire

18 mai 2022
Noe Bares
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Le bail de courte durée ou bail dérogatoire

Le bail commercial confère au locataire le droit au renouvellement de son bail ou, à défaut, le droit à une indemnité d’éviction. Il comporte également plusieurs dispositions contraignantes pour un locataire. Le bail de courte durée ou bail dérogatoire permet d’échapper au statut des baux commerciaux. C’est un dispositif prévu par la loi qui prévoit un engagement moins long. À l’origine, ce statut spécifique ne pouvait pas dépasser deux ans mais cette limite a été étendue à trois ans pour les baux conclus à compter du 1er septembre 2014. Quels sont les avantages et les inconvénients d’un bail de courte durée ? Quelles obligations entraîne-t-il ? Lyanne vous guide.

 En résumé …
Un bail de courte durée est un bail de 3 ans qui ne comporte pas les mêmes engagements qu’un bail commercial. Généralement, il convient aux petits commerces ou aux entreprises qui se lancent et n’ont pas de visibilité sur leur futur. En tant que locataire, vous pouvez le résilier à tout moment en respectant un délai de préavis respectable. Cependant, votre bailleur n’est pas obligé de reconduire le bail une fois qu’il arrive à son terme, ce qui vous offre une protection moindre que si vous aviez souscrit un bail commercial. Au terme du bail de courte durée, en cas de silence des deux parties, le bail se transforme automatiquement en bail commercial au bout d’un mois. Le locataire est tenu de souscrire une assurance pour la durée du bail. S’il ne le fait pas, le propriétaire peut y souscrire lui-même et en répercuter le coût sur les charges du locataire.

Qu’est-ce qu’un bail de courte durée ?

Le bail de courte durée est prévu par l’article L145-5 du Code de commerce. Sa durée ne saurait excéder 3 ans. Ainsi, sa durée déroge aux règles applicables au bail commercial qui doit être de 3, 6 ou 9 ans. Il est possible pour un bailleur de signer plusieurs baux avec le même locataire mais la durée totale de ces contrats ne doit pas excéder 3 ans. À l’origine, la limite était de 2 ans de contrats mais la loi du 18 juin 2014, relative à l’artisanat et aux très petites entreprises a élargi cette disposition. 

Il est possible de mettre fin à ce bail de courte durée à tout moment. Il faut néanmoins respecter les modalités de résiliation prévues par le contrat. Généralement, cela implique l’envoi d’une lettre recommandée dans un délai raisonnable (3 mois avant). 

Attention ! Il est possible qu’un bail de courte durée ne soit pas résiliable. C’est le cas si rien n’est prévu dans le contrat pour une résiliation avant échéance. Faites donc bien attention aux conditions de votre bail lorsque vous le signez. 

Pour que le bail soit considéré valide, il faut que les parties expriment clairement leur intention de déroger au statut des baux commerciaux. Afin de ne pas laisser de place au flou, il est recommandé de citer expressément l’article L145-5 du Code de commerce. 

Attention ! Il est possible de signer un bail de courte durée en remplacement d’un bail commercial standard. Le locataire devra renoncer expressément au précédent statut pour que le bail de courte durée s’applique sans contestation. 

Quel est l’intérêt d’un bail de courte durée ?

Le bail de courte durée permet au locataire de ne pas s’engager sur la longue durée. C’est une solution pratique pour un début d’activité. Cela permet ainsi de ne pas signer un bail commercial de 9 ans alors que vous n’avez pas de certitudes sur le succès de votre affaire. De plus, si votre commerce implique une clientèle de proximité, cela vous permet de tester la zone géographique dans laquelle vous vous trouvez pour déterminer s’il elle est compatible avec votre affaire. 

Pour le bailleur, un bail de courte durée vous permet d’avoir un engagement moins long avec le nouveau locataire. C’est donc une solution plus sécurisée qui vous permet de voir à quel type de locataire vous avez affaire et d’aviser lorsque le bail de courte durée doit se transformer en bail commercial. En effet, ce statut lui permet de récupérer les locaux à l’expiration du bail. Il n’est soumis à aucun droit de renouvellement et à aucune obligation de versement d’indemnité d’éviction. De plus, le loyer d’un bail de courte durée n’est pas plafonné contrairement aux baux commerciaux. 

Les inconvénients d’un bail de courte durée

C’est sur le locataire que pèse l’inconvénient majeur d’un bail de courte durée. En effet, les baux de courte durée n’offrent pas la même protection que le statut de bail commercial. Cela est notamment le cas en matière de pérennité de location. En effet, le locataire ne dispose d’aucun droit sur le renouvellement du bail lorsque ce dernier expire. De ce fait, si le commerce nécessite un fort attachement à la clientèle de proximité, il est possible que cela disparaisse du jour au lendemain. 

Que se passe-t-il à la fin d’un bail de courte durée ?

Au terme du bail, si le locataire reste dans les lieux et que les deux parties sont silencieuses, le bail est automatiquement requalifié en bail commercial. Sans accord entre les deux parties, le loyer de ce bail commercial sera basé sur la valeur locative du bien. La loi Pinel du 18 juin 2014 stipule qu’un bail commercial s’opère automatiquement après un délai d’un mois à compter de l’expiration d’un bail de courte durée. 

Ainsi, le bailleur doit observer des règles de prudence en donnant congé au locataire dans un délai respectable s’il ne souhaite pas que le bail de courte durée devienne un bail commercial. 

Attention ! Dans le cas où le locataire refuse de quitter les lieux, le bailleur devra lui envoyer une mise en demeure.

Quelle assurance pour un bail de courte durée ?

Lorsque vous entrez en location d’un local commercial, vous êtes tenu de souscrire à une assurance commerce afin de protéger les locaux que vous occupez. Il faut souscrire à une assurance pour vous couvrir contre les éventuels dommages que peut subir le local commercial dans lequel vous exploitez votre activité.

Une assurance local commercial vient couvrir les sinistres affectant les murs du local commercial mais également les biens qui sont situés dans le local. L’assurance local commercial prend généralement les préjudices suivants en charge :

Catastrophe naturelle
– Inondation et dégât des eaux
Incendie et explosion
Vandalisme et vol
Dommages électriques

Certaines assurances prennent aussi en charge les pertes d’exploitation liées à un sinistre. Ainsi, dans le cas où la survenance d’un sinistre entraîne une perte financière, l’assurance peut vous indemniser.

Attention ! Cette disposition n’est pas prévue dans la totalité des contrats d’assurance pour locaux commerciaux. Si vous souhaitez y souscrire en complément de votre offre, il est possible de le faire de manière indépendante.

Le bailleur vous demandera probablement de justifier votre souscription à une assurance. Vous devrez ainsi lui fournir une attestation d’assurance.

Attention ! Si le locataire n’y souscrit pas, le propriétaire est en droit d’y souscrire lui-même. Il récupère alors le montant de la prime d’assurance sur les charges du locataire. Il lui est possible de majorer cette prime.

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